Cannes Bel Âge a sélectionné pour vous ce cycle de 5 conférences, par Dimitri Meeks, Égyptologue et directeur de recherche honoraire du CNRS.

En s’interrogeant sur la façon dont les Égyptiens vivaient leurs croyances, en questionnant les raisons qui ont amené leur clergé à élaborer des édifices théologiques complexes, on perçoit mieux la façon dont ces croyances ont modelé une société ; nous comprenons aussi pourquoi l’écriture a été un support et un véhicule indispensable du religieux. Mais les chemins qui mènent des égyptologues aux Égyptiens sont délicats à parcourir et point toujours vertueux.

1/5 : Les Egyptiens face au discours du monde

Pour les Égyptiens, le mythe n’est pas une fable, mais un outil d’explication du monde. De plus, la notion même de religion n’existant pas pour eux, comment définissaient-ils ce qui est pour nous un dieu, le sacré, la foi ?

2/5 : Une anastylose des mythes

« Anastylose » est un terme qui, en archéologie, désigne une technique permettant de reconstituer un monument ruiné en utilisant les fragments qui lui appartiennent et trouvés habituellement sur le site même où ce monument a été érigé.

3/5 : Une histoire mythifiée

Pour les Égyptiens, chaque pharaon accédant au trône inaugurait l’an 1. L’histoire pharaonique est une succession de recommencements qui tissent une trame bien différente de notre histoire linéaire. Les annales royales sont calquées sur le modèle des dynasties divines.

4/5 : Une si mythique écriture

L’écriture hiéroglyphique, à laquelle on donnait le nom de « paroles divines », est une écriture révélée. Elle a d’abord été parlée par les dieux comme une parole-écriture, les deux étant intimement mêlées, avant d’être transmise aux hommes qui n’ont cessé d’en découvrir le caractère infini. Tout ce qui a été créé, êtres, choses, concepts, gestes, peut être transcrit en hiéroglyphes.

5/5 : Les égyptologues face à l’autre

En tant que discipline, l’égyptologie est l’héritière du siècle des Lumières. Elle est de ce fait, dans ses méthodes, sa perception de ce que l’Égypte ancienne nous a laissé, partie prenante de la culture européenne occidentale. Au côté des temples majestueux, la complexité théologique de la religion égyptienne s’exprime dans des textes que nous considérons sous l’influence d’une des grandes religions monothéistes contemporaines, sans être non plus toujours conscients que le sens précis de la plupart des mots qu’ils contiennent nous est mal connu.